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  • Judith

Cueillette sauvage printanière au Québec – 5 plantes à découvrir (et à déguster!)

Dernière mise à jour : 4 avr. 2020

Après un long hiver, l’épais tapis de neige a maintenant fait place à une nouvelle végétation en cours de réveil. On croyait que ça n’arriverait jamais, mais le printemps est maintenant bien installé au Québec, malgré les nuits toujours aussi froides. Très bientôt, il sera temps de découvrir les précieuses plantes comestibles que la nature nous offre chaque année. Je suis moi-même une nouvelle adepte de la cueillette sauvage. Je trouve ça tellement fascinant de voir ce qui nous est offert par la nature, si on sait regarder aux bons endroits et si on sait faire une récolte responsable. Dans cet article, je vous partagerai 5 plantes comestibles qu’il est possible de récolter au printemps au Québec. Je précise que ce sont des plantes du Québec, mais il est possible de les retrouver également ailleurs, pour la plupart. Les dates de récolte ne sont simplement pas les mêmes, dû à notre climat plus froid que la France ou les États-Unis, par exemple.

 

Précautions avant la récolte

Il peut sembler facile de préparer son panier et ses bottes et de partir à la recherche de ces plantes comestibles. En effet, ce n’est pas une activité particulièrement complexe, mais il faut tout de même prendre certaines précautions, autant pour votre santé et celle de votre famille, que pour l’environnement et la santé des écosystèmes.

  1. Toujours s’assurer de bien savoir reconnaître les plantes comestibles que vous désirez récolter. Une erreur d’identification pourrait avoir de lourdes conséquences sur votre santé, que ce soit par des vomissement, des problèmes intestinaux ou même la mort dans les cas les plus graves. Munissez-vous de livres d’identification, ou faites-vous accompagner par un expert!

  2. Cueillez toujours vos plantes dans des lieux les plus sauvages possibles. Tenez-vous loin des lieux pollués ou très fréquentés. Vérifiez également que les plantes ne poussent pas près de lieux contaminés de quelconque façon, ou près des champs où l’on étend des pesticides.

  3. Respectez l’éthique de la récolte. Il ne faut pas récolter toutes les plantes de la même espèce dans une zone! La règle de base est que votre passage doit passer inaperçu. Assurez-vous de ne pas trop déranger la nature, et de laisser assez de plantes pour leur reproduction. C’est une pratique durable, car vous pourrez y retourner d’une année à l’autre sans éteindre l’espèce à cet endroit.

 

Plantes comestibles printanières

Bourgeons d’épinette/Bourgeons de sapin

Des bourgeons d'épinette dans un contenant de verre.

Ces deux types de bourgeons ont des propriétés tant culinaires que médicinales. Il est possible de les cueillir au mois de mai et juin, lorsque les bourgeons sont encore d’un vert tendre. Il est recommandé de prendre une seule pousse par branche, tout autour de l’arbre, afin de permettre à l’arbre de bien pousser. Lorsque le capuchon résineux de l’épinette est encore sur le bourgeon, c’est encore mieux, car le goût sera moins amer. Comment reconnaître l’épinette du sapin (même si leurs utilisations se ressemblent): Les aiguilles de l’épinette roulent entre les doigts, tandis que les aiguilles du sapin sont plates.

Bourgeons d’épinettes : Bière d’épinette, gelée, sirop, marinés, séchés pour les tisanes et pour parfumer les plats, crues (en salade, sur du yogourt, dans une omelette, vinaigrette, etc.)

Bourgeons de sapin : Gelée, marinés, séchés pour les tisanes et pour parfumer les plats, sirop pour les cocktails, etc. Pissenlit

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Toutes les parties du pissenlit sont comestibles. Au printemps, avant que la plante soit en fleur, c’est le moment de consommer les jeunes feuilles en salade ou en jus vert. Les feuilles sont très riches en minéraux et en vitamines (A, C et K).

Il est également possible de mariner les boutons de pissenlits, comme des câpres.

Avec les fleurs, vous pouvez faire du vin de pissenlit. Il est également possible de faire une délicieuse gelée de fleurs de pissenlit (cramaillotte) ou un sirop. Deux excellentes recettes pour se sucrer le bec.

Ce sont dans les racines que sont concentrées la majorité des vertus médicinales du pissenlit. Mieux vaut les cueillir au début du printemps ou à l’automne, sur des plants de moins de 2 ans. Du côté culinaire, il est possible de faire du café de racine de pissenlit. Tussilage (Tussilago farfara)

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Le tussilage est la première fleur à sortir au printemps, et sa floraison ne dure qu’environ 2 semaines. On peut parfois la confondre avec le pissenlit, mais il facile de les différencier. La fleur de tussilage fleurit avant le pissenlit et est beaucoup plus petite que le pissenlit. La tige est également plus courte. Elle pousse en grandes colonies. Les feuilles de tussilage ne sont jamais présente au même moment que les fleurs (elles apparaissent après la floraison). On la récolte souvent pour ses propriétés médicinales (expectorante, émolliente, anti-inflammatoire) : c’est une plante qui aide à soigner les infections respiratoires, notamment la toux. On peut l’utiliser en tisane ou en sirop. Elle est à utiliser avec modération.

Du côté culinaire, toutes les parties de la plante sont comestibles. Les jeunes tiges sont excellentes crues et les fleurs peuvent être ajoutées aux salade pour une jolie touche de couleur. On peut également les cuire et les faire revenir dans du beurre.

Il est possible de faire brûler des feuilles de tussilage séchés et de récupérer les cendres afin d’avoir un substitut de sel qui est bien meilleur pour la santé (car il ne contient presque pas de chlorure de sodium).

Voici quelques recettes intéressantes : Beignets de feuilles, tabac de tussilage, Gelée de tussilage, Fricassée de fleurs de tussilage, Têtes de violon

Les têtes de violon, également appelée crosses de fougère, sont un des premiers légumes à faire leur apparition au printemps. Il n’est possible de les récolter que pendant une courte période à chaque année (mai à début juin, selon les régions), alors il est important d’en profiter quand c’est le temps! Elles sont vraiment délicieuse et sont même considérées comme un super-aliment (riches en antioxydants, en bêta-carotène, en fibres, en cuivre, en protéines végétales). C’est vraiment ma récolte sauvage préféré du printemps.

Les têtes de violon poussent naturellement dans nos forêts. Pour les trouver, sillonnez les bords de rivières, surtout aux endroits qui sont inondés au printemps. Ces fougères adorent pousser là où l’eau se retire au printemps. Cependant, il faut faire preuve de prudence. Ce type de fougère (fougère-à-l’autruche) est la seule fougère comestible au Québec. Ainsi, il faut bien savoir identifier les têtes de violon pour éviter de s’empoisonner.

Aussi, si elle est consommée crue, la tête de violon peut causer des malaises faisant penser à une intoxication alimentaire (maux de ventre, nausée, diarrhée, etc.). Pour éliminer la toxine responsable de ces malaises, il convient de faire bouillir au moins 10 minutes les têtes de violon avant de les cuisiner. Il faut aussi jeter l’eau de cuisson.

On les cueille à la main, lorsque les tiges ne sont pas déroulés de plus de 15 cm. Plus les tiges sont enroulées fermement, meilleures seront les têtes de violon. Attention de ne pas cueillir de trop grandes quantité par plants. On recommande un maximum de 50 % des têtes, mais nous cueillons habituellement 3 têtes par plants ( ce qui est souvent beaucoup moins que 50 %).

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L’ortie est une de mes plantes préférées. Elle est un peu intimidante, de par son côté urticant, mais elle est pleine de bienfaits. En plus de ses propriétés médicinales, on peut la consommer en cuisine, surtout au printemps lorsque ses feuilles sont encore petites et pas trop fibreuses. L’ortie est une des plus grande source de fer végétal. Elle contient également beaucoup de vitamines et de minéraux. Elle est idéale au printemps pour reprendre de l’énergie après l’hiver. L’ortie est également très bonne en cas d’anémie.

On peut consommer l’ortie cuite un peu comme des épinards.

Pour consommer l’ortie crue, faites tremper les feuilles et les tiges dans un bol d’eau froide vinaigrée pour retirer leur piquant. Vous pourrez ensuite les consommer en salade, dans des smoothies, etc.

 

Il existe bien d’autres plantes comestibles à découvrir, comme les pousses de quenouille, l’érythrone d’Amérique, les champignons, le lierre terrestre, le chou gras, les fleurs de sureau, etc. J’espère que cet article vous aura donné envie d’en apprendre plus sur notre belle flore comestible québécoise. Qui sait, peut-être que je ferai une suite à cet article pour vous présenter d’autres plantes au cours de l’été ! 🙂 Un mot sur l’ail des bois / ail des ours : Au Québec, l’ail des bois est une espèce rare et menacée. Sa cueillette est contrôlée (on a droit à 50 bulbes par personne). Il y a eu beaucoup d’excès et nous en payons le prix aujourd’hui. Nous avons eu la chance d’en découvrir une petite colonie pour la première fois cette année lors de notre cueillette de têtes de violon, et nous avons pu y goûter. Son goût est vraiment incroyable. J’espère vraiment que cette plante, grâce à nos efforts de protection, pourra à nouveau être abondante au Québec.

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